Le Marais veut être piéton pour la Gay Pride

Alors que la Gay Pride, la marche des fiertés lesbiennes, gay, bi et trans, s'apprête à drainer aujourd'hui des centaines de milliers de personnes dans la capitale, le quartier du Marais s'inquiète. Dès la fin de la marche, comme chaque année, la foule s'engouffrera dans les rues des Archives, Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, du Roi-de-Sicile et du Temple, où est concentré l'essentiel des bars gay. Un immense rassemblement sans que la circulation soit coupée, comme le réclament militants associatifs et commerçants depuis une décennie. « L'an dernier, nous avons dû gérer le trafic nous-mêmes » Cette fois, c'est la nouvelle association les Robins du Marais qui s'adresse au maire (PS) du IVe arrondissement, Dominique Bertinotti, via son site Internet, pour que ces quatre artères du Marais soient rendues aux piétons le temps d'une soirée, pour la Gay Pride 2011. 


« Il est trop tard pour cette année, regrette Jean-Bernard Meneboo, des Robins du Marais, mais je garde espoir. On est bien capables de fermer les boulevards et on ne pourrait pas interdire quatre rues à la circulation? J'ai parfois l'impression que la mairie n'est pas fière de ce quartier, de ses différences… » Principale source d'inquiétude pour les commerçants : la sécurité des milliers de piétons qui vont affluer. « L'an dernier, il y avait 3000 personnes dans les rues et nous avons dû gérer le trafic nous-mêmes, déplore Bernard Bousset, le patron de l'Open Café, rue des Archives. En association avec le bar le Cox, nous fournissons une dizaine d'agents de sécurité, pour que tout se passe bien… Mais un jour il y aura un drame. Toutes les capitales européennes prennent des dispositions, et à Paris, on n'est pas capable de gérer. » Dominique Bertinotti, quant à elle, est formelle : « Fermer les rues relève des compétences de la préfecture de police, objecte-t-elle. Et, jusqu'à présent, elle n'a jamais souhaité le faire au motif qu'il s'agit d'un axe traversant. Toutefois, concède-t-elle, il est vrai qu'en termes de sécurité, une telle affluence pose des problèmes. »

Source de l'article: http://www.leparisien.fr